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mardi 15 avril 2014

Ivre, elle donne des prénoms prononçables aux personnages de son roman de fantasy

La jeune écrivaine admet s'être laissé aller : son manuscrit, de plus de un million et demi de signes, devra être entièrement retravaillé.

Nous la rencontrons dans sa ville natale de Bagnères-de-Bigorre. "Je ne sais pas ce qui m'a pris. Tout paraissait tellement surréaliste..." Elle secoue la tête, renifle, retient des sanglots. "Les prénoms me venaient tout seuls", confesse-t-elle. "Du coup, mon histoire n'avait plus rien d'un récit de fantasy. Sans les prénoms, que reste-t-il ?" Corinne G., directrice d'une prestigieuse maison d'édition publiant dans ce genre, confirme : "C'était n'importe quoi, son manuscrit. Jean-Luc donnait la réplique à Sophie, Enguerrand se battait contre Joël... On se serait cru dans un Daniel Pennac. Avec des dragons et des elfes."

L'éditrice poursuit, non sans lassitude : "C'est pas faute de dire aux auteurs d'utiliser des générateurs de noms, ou même d'en inventer. Tu prends des voyelles, des voyelles, des voyelles avec des trémas, et hop, le tour est joué." Quand nous lui en touchons mot, l'auteure se défend : "C'est ce que je voulais faire ! Mais... Je ne sais pas, l'alcool, un moment d'égarement, une minute d'inattention... J'ai fait une terrible erreur." La corriger prendra du temps, avec un manuscrit titrant à plus d'un million et demi de signes. Cependant, l'intéressée est confiante : "J'ai demandé à Word d'effectuer des remplacements automatiques. Remplacer "Sophie" par "Elïwaënna", "Jean-Luc" par "Tarkänor", etc. Mon seul problème, c'est avec le personnage principal, Pierre. Si dans tous les chapitres la moindre caillasse s'appelle Güwinokel, ça va faire désordre", soupire-t-elle avant de commander un autre pastis.

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